Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 23 septembre 2003
Élus locaux

Christian Pierret, maire de Saint-Dié (Vosges), se défend de toute malversation après sa mise en examen

L'ancien ministre socialiste Christian Pierret, maire de Saint-Dié (Vosges), s'est défendu lundi de toute malversation après sa mise en examen, la semaine dernière, pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et escroquerie. "Il ne m'est pas reproché d'avoir détourné un seul centime dans ma poche", a déclaré le député des Vosges lors d'une conférence de presse organisée dans les locaux de la mairie, trois jours après sa comparution devant le juge d'instruction Franck Walgenwitz. Au cours d'un long plaidoyer, l'ancien secrétaire d'Etat à l'Industrie du gouvernement Jospin, qui est aujourd'hui avocat d'affaires à Paris, s'est employé à contester toutes les charges retenues contre lui. Les faits sont liés à la négociation et à l'exécution du contrat relatif à l'affermage et à l'assainissement d'eau dans la ville conclu en 1989 avec la Lyonnaise des eaux (groupe Suez). En contrepartie, l'entreprise aurait financé certaines associations déodatiennes et plusieurs emplois présumés fictifs au sein de la municipalité. Six membres de l'entourage de Christian Pierret ainsi qu'un cadre de la Lyonnaise des eaux ont également été mis en examen dans ce dossier ouvert en 2002 à la suite d'une dénonciation anonyme. Le maire s'est défendu d'avoir favorisé la Lyonnaise des eaux, en rappelant que le contrat d'affermage, préparé dès 1986 avant qu'il ne remporte la mairie en 1989, avait été voté en conseil municipal, ce qui "n'était pas obligatoire" à l'époque, à la quasi-unanimité des conseillers de gauche et de droite. Les sommes versées par la Lyonnaise à "un certain nombre de manifestations sociales, culturelles et sportives que la ville organise", et que Christian Pierret évalue "entre 200 000 et 250 000 francs par an" (30 500 et 38 100 euros), l'auraient été au titre du mécénat. Une partie de ces sommes aurait notamment permis d'attribuer des "rémunérations accessoires", dans des conditions "autorisées par la loi", à des fonctionnaires municipaux employés, en sus de leur temps de travail, par l'Ardies (Agence régionale de développement industriel, économique et social), a fait valoir le maire. Cette association municipale, créée par Christian Pierret en guise d'agence d'urbanisme, était chargée de gérer le contrat de ville à partir de 1989 et ce, pendant "trois ou quatre ans". L'ancien ministre nie également toute intervention dans l'embauche, par une filiale de la Lyonnaise en 1988, de Jacky Homel, son attaché parlementaire qui allait le rejoindre un an et demi plus tard comme directeur de cabinet à Saint-Dié, jusqu'en 2001, et qui est également mis en examen. Le maire est par ailleurs revenu sur les conditions "inutilement vexatoires" de son interpellation en public, jeudi dernier, alors qu'il sortait du tribunal correctionnel où il avait été entendu pour une autre affaire concernant des pompiers de la ville, dont il espère sortir "blanchi". "Cette méthode n'est pas une méthode républicaine", a dénoncé l'élu, qui a saisi le bâtonnier de l'Ordre des avocats de Paris. Christian Pierret a également saisi la chambre d'instruction de la cour d'appel de Nancy de l'ordonnance de contrôle judiciaire, assortie d'une caution de 30 000 euros, qui lui est imposée.c=http://www.up

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